le chemin est le but
Le chemin est le but…
Comme le parcours du voyageur, l’acte de création cherche à retrouver cet instant initial éphémère et sacré.
Cette quête d’équilibre c’est cet état fragile qui oscille entre ombre et lumière, vide et plein, abstraction et figuration... L’un révèle l’autre et c’est par l’un que l’autre parvient à exprimer sa véritable identité.
Ma recherche parle de l’expérience d’être au monde : l’humain sur son chemin avance vers lui-même pour être en accord avec sa nature.
Chaque expérience de création, c’est :
« Faire Jaillir du néant » : la rencontre entre l’humain et lui-même, entre son histoire, la matière et le spectateur.
Imprégnée des courants de pensée de l’Asie, mon approche de l’art rejoint la cosmologie Chinoise : « Tout œuvre parle de l’univers et doit réunir le souffle Primordial et l’esprit du peintre. »
Le spectateur est invité à se connecter dans un espace-temps de respiration qui lui est propre : un état originel : le chaos primitif dans lequel circule le souffle primordial d’où jaillit le Un.
Cires, encres, pigments bruts ou en bombe : matières et techniques d’applications traditionnelles ou spontanées se mêlent, se joignent .
Peu importe le résultat, le chemin est le but.
Le lien : une nécessité ?
Le lien est un travail initié en peinture en 2008 qui pose la question : Comment faire coexister matière et mouvement ?
Au départ, cires et pigments s’entremêlent, tel le chaos primordial et la trace de la ligne vient animer la matière comme une ponctuation finale.
Cette ligne-mouvement à l’encre prend de plus en plus d’assurance et d’importance..
La matière se fluidifie pour s’alléger totalement : cires et pigments se sont évaporés.
La nécessité du mouvement de la vie : seul, simple et rythmé s’impose.
Face à cet « action-drawing »qui a pris toute la place,
ce geste cherche à entrer en contact avec la matière disparue. La forme se précise petit à petit : c’est une image de la matière, de l’univers in situ qui prend place.
L’image photographique en surimpression mêle lignes et empreintes, elle reconstitue une atmosphère familière sous un jour nouveau : parler du connu avec un nouveau langage.
Le questionnement reste entier : comment se relier à la vie, à l’autre, à soi-même ?
Il s’agit de laisser le contact se faire, s’établir, il est parfois arbitraire et évident mais il peut aussi être une porte et libre à chacun de trouver le sens : son sens.
Les liens face à nos yeux et nos vécus tous différents se créent et s’effacent : explorer le connu avec des yeux d’enfants toujours nouveau.
Il s’agit de trouver la connexion juste, le point de rencontre subtil entre l’humain et l’univers, entre le rythme créateur de matière et la matière en mouvement permanent.
Où est notre espace-temps là-dedans ?
le lien : une nécessité ?
le dessin contemporain dans l'instant
« L'art est plein d'une infinité d'images des choses qui sont distribuées à travers lui et toutes sont représentées dans le tout, toutes dans une seule et toutes dans chacune.»
Léonard de Vinci
Le dessin a longtemps été l’étape préparatoire du chef d’œuvre.
Le monde contemporain, très tourné vers la force et la poétique de l’instant présent, ouvre les portes de la reconnaissance au dessin/croquis en tant qu’œuvre à part entière.
Spontanéité, dynamique, puissance, vérité, instantanéité : les qualités intrinsèques et infinies du dessin lui confèrent, aujourd’hui un nouveau rôle dans l’art contemporain.
Le geste juste en calligraphie Chinoise et Japonaise parle de ces qualités et trouve un point de connexion avec le dessin.
Ma recherche est axée vers cette ouverture.
Osmose entre Outils et supports empruntés au monde traditionnel ou à la trouvaille in situ : du pinceau de calligraphie au morceau de bois trouvé…de la craie au bout de charbon, du papier de bricolage aux trésors des papetiers …
Appui juste de l’outil à travers le geste du corps en action au sol pour investir au mieux l’espace le territoire à conquérir …